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Bagdad mon amour

22 juin 2014

sur le blog Les Tambourinaires par aubordduvent

https://lestambourinaires.wordpress.com/2014/06/22/bagdad-mon-amour/

 

Bagdad

j’ai tant voulu

te bercer, te chérir

te montrer le chemin

soigner tes blessures

apaiser tes douleurs et ta soif de vengeance

Bagdad ne voulais-je pas simplement te porter comme une fillette sur mes épaules?

 

L’actualité brûlante, celle qui rend compte de la percée djihadiste à Mossoul en Irak, entre en résonance avec la parution d’un recueil de Salah Al Hamdani, Bagdad mon amour (suivi de Bagdad à ciel ouvert, éditions Le Temps des Cerises) et nous permet, plutôt qu’à travers l’écran abyssal de la télévision ou les discours de journalistes un peu trop experts, d’entendre la voix du Poète.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Irak connait la guerre depuis plusieurs décennies. La lente descente aux enfers que subit ce peuple débute en 1970 lorsque Saddam Hussein accède au pouvoir sous l’œil bienveillant des États-Unis, de l’URSS, de l’Europe. Ce qui ressemble d’abord à un nationalisme sectaire vire très vite à une dictature féroce. La chute du bourreau, en 2003, laisse place à un islamisme militant favorisé par l’effondrement de l’État central et l’exacerbation des clivages religieux. Salah Al Hamdani connait l’histoire de son pays : il est un opposant en exil à Paris depuis 1975. Avec ses textes, il « témoigne humainement du poids de l’histoire sur la poitrine du vivant » et raconte, à distance, « cette tragédie de l’histoire qui traverse les peuples comme un poignard perce les chairs »(1). Contrairement aux analyses chiffrées et légitimées, aux comptes-rendus simplistes qui relatent les faits et laissent l’humain en dehors de toute considération, l’auteur d’Adieu mon tortionnaire rend compte depuis près de trente ans, de « la vie immédiate » et « donne nom et présence à ce qui s’absente dans tout discours, l’innocence perdue, la pulsation de la souffrance intérieure, l’effroi de la perte, la violence de ce qui sépare un être de lui-même ». En ce sens, les poèmes de Salah Al Hamdani sont « essentiels pour notre temps ».

 

(1) Les phrases entre guillemets sont des extraits de l’excellente préface de Jean-Pierre Siméon.

Bagdad mon amour (suivi de Bagdad à ciel ouvert) par Salah Al Hamdani, éditions Le Temps des Cerises, 2014

 

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