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Marie-Josée Christien, poète

 

 

Salah Al Hamdani

L’arche de la révolte, poèmes, préface de Jean-Luc Maxence, Éditions Le Nouvel Athanor, Paris, 2022.

 

« A jamais enfant égaré de Bagdad » ainsi que le note son préfacier et éditeur Jean-Luc Maxence, Salah Al Hamdani, depuis son exil en France, reste attaché au sort funeste de sa terre natale et s’élève inlassablement contre la barbarie et l’obscurantisme. « Témoin du péril du navire », il fait partie du monde des survivants et « compte ses morts », avec en leitmotiv la nostalgie de l’Euphrate « toujours fertile dans notre âme » et le souvenir douloureux de ses parents. En mots choisis, il se construit un « refuge pour les crépuscules blessés ». Salah Al Hamdani, « gardien de poèmes inopinés », incarne un humanisme d’aujourd’hui, dans la suite de Camus qui « guide son poème somnambule ». Il assure qu’« aucun livre saint ne mérite une guerre » et, sans atermoiement et sans détour, désigne fermement « les fascistes qui salissent nos matins » et hantent nos cauchemars « depuis les tueries de janvier 2015 ». « Fugitif épileptique », son esprit lucide « veille sur la ville comme un condor ». « Cerné de tourbillons de visages / de corps mutilés », le poète constate que la gangrène s’étend sans relâche ici même, dans le pays de Camus sa terre d’adoption, stimulée par la complaisance et la lâcheté de « ceux qui dissertent sur les guerres / et en font le commerce ». En dépit du déni de nos intellectuels sourds et aveugles, complices des « empoisonneurs de mots », il sait qu’à Bagdad, Damas ou Paris, l’islamisme est un fascisme. Avec Salah Al Hamdani, la poésie est le dernier refuge de la lucidité et de la résistance.

 

Par Marie-Josée Christien

Chronique de Marie-Josée Christien dans "Nuits d'encre" du n°28 de la revue annuelle "Spered Gouez / l'esprit sauvage" (octobre 2022) 

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L'arche de la révolte, de Salah Al Hamdani
Editions Le nouvel Athanor, Paris, 2022
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