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Salah Al Hamdani

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André Miquel

Préface d'André Miquel

pour le livre

"La sève et les mots" de Salah Al Hamdani

Editions Voix d'Encre, 2018

 

 

La poésie, d’emblée et jusqu’au bout, est affaire de mots : le poète joue avec, se joue d’eux, les joue comme sa propre vie. Mais encore faut-il que, fixés là, sur le papier, le lecteur puisse les investir, se les approprier, en compagnon d’une aventure offerte à son libre choix. Ainsi en va-t-il de la poésie de Salah Al Hamdani : lapidaire, scellée en quelques mots, ou déployée en toute une phrase ; rappelant une vérité quotidienne, mais qui deviendrait aussitôt transcendante ; nostalgique du pays perdu et passionnée du pays d’accueil ; désespérant de l’aujourd’hui tout en pariant sur l’immortalité du juste. Au total, comme on le lira, "l’itinéraire d’un homme" : en la circonstance, un fou de liberté, de fraternité et de concorde ; un poète en ses deux langues, l’arabe du berceau et le français de l’exil.

Au Xe siècle régnait, sur la Syrie du nord, une famille princière dont Salah Al Hamdani est l’un des descendants. Ces Hamdanides, champions de la lutte contre Constantinople, s’enorgueillissaient aussi de la présence, en leur cour d’Alep, d’un des plus célèbres poètes du temps, d’un autre prince, des lettres celui-là, Al-Mutanabbi. Il disait de ses vers que sitôt écrits, leur encre devenait blanche. Simple jactance ? Sans doute, mais aussi, comme je l’évoquais plus haut, l’impératif fixé au poème de flamboyer pour disparaître en nous, parce qu’il est devenu nôtre.

André Miquel

9 février 2017

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