top of page
Jacques Morin.jpg
Jacques Morin, poète
Arrogance des jours.jpg
34_Salah_Al_Hamdani_©_Isabelle_Lagny.jpg
Salah Al Hamdani

Salah Al Hamdani : L’arrogance des jours

(Editions Al Manar, 2020)

dessins : Ghassan Faidi

traduit de l'arabe (Irak) par l'auteur en collaboration avec Isabelle Lagny

 

Note par Jacques Morin (Jacom), poète

 

Le livre est impressionnant. Un bon 200 pages, moitié poèmes arabes (Irak), traduits par l’auteur (avec Isabelle Lagny) pour l’autre moitié, des dessins de Ghassan Faidi que j’ai du mal à qualifier : médiévaux, bibliques !, religieux, symboliques... en tout cas qui apportent beaucoup à la publication et surtout, bien sûr, les poèmes de Salah Al Hamdani.

 

Le livre est composé en 5 parties. La première chose que l’on retient, c’est l’ordre des poèmes dont les titres se succèdent de façon croissante : le premier homme, le deuxième homme, et ceci jusqu’au vingt et unième... pour la première partie ; le premier jour jusqu’au onzième pour la seconde, avec un poème en plus chaque fois l’Irakien, ici et l’Étranger là ; 1er regard au 12ème avec le seul poème en prose pour la suivante... Ces trois mots finalement caractérisent le fond de la poésie du poète : hommes, amis, ennemis, assassins... jours, le temps d’avant l’exil, depuis l’exil comme une nouvelle naissance à soi-même... regards, liens entre les hommes, les souvenirs et les années jalons.

 

Chaque poème peut courir sur quelques vers ou plusieurs pages. On est dans une poésie orientale dans le sens où les images sont décalées, différentes, avec des renversements inouïs : vous aviez même égorgé le couteau ou bien Mon bras est dans ma bouche / jusqu’à l’épaule... Comparaison, répétitions, questions, invocations... le style, relativement classique, est bien présent mais au service de métaphores inédites qui se raboutent ensemble : Il n’y a plus qu’un musicien gracile / dont les doigts font gicler / des nuées d’hommes sans ailes / perdus dans une forêt de chiens. Images la plupart du temps rêches, sanglantes, cruelles à l’instar de la situation du poète au sein de son pays, avant son exil en France, qui transparaissent dans les mots récurrents comme tombes, cimetières ou valises.

Une vie coupée en deux avec l’horreur qui colle à la mémoire entre guerre et torture et la paix retrouvée loin des racines de terre et de sang ...le soleil se lève soudain dans un verre rempli d’amertume... Un recueil fort qui pose toute la problématique de vie d’un poète d’origine irakienne aujourd’hui.

Par Jacques Morin

 

https://www.dechargelarevue.com/Salah-Al-Hamdani-L-arrogance-des-jours-Al-Manar.html

Fenêtre
bottom of page